Métamorphose d’une gare
C’est dans le cadre du Festival international du film sur l’art que j’ai assisté à la Métamorphose d’une gare, un film réalisé par Thierry Michel, prétendant raconter les différentes étapes qui ont donné naissance à la nouvelle gare des Guillemins, à Liège, inaugurée en 2009.
Or, le film est un ramassis d’anecdotes glanées au cours de la construction de cet énorme éléphant blanc plutôt que le documentaire auquel on pouvait s’attendre. Qui ne connaît pas Liège aurait peut-être aimé d’entrée de jeu qu’on lui donne quelques données sur cette ville, à savoir sa taille, combien de gens y vivent, combien de personnes y transitent quotidiennement pour le travail ou pour changer de train. Il aurait sûrement aussi apprécié découvrir la gare des Guillemins avant les grands travaux, savoir en quoi elle était désuète et pourquoi il fallait la rajeunir. Mais rien de cela n’est dans le film de Thierry Michel. Pas plus que n’est raconté le processus de sélection qui a fait de l’architecte espagnol Santiago Calatrava, celui à qui on doit la gare Stadelhofen à Zurich, la gare de Lyon-Saint-Exupéry et la gare d’Orient à Lisbonne, le grand gagnant. Nulle image de celles-ci ne nous sera d’ailleurs offerte afin de nous donner une idée de son travail.
On sort de là avec l’impression que le réalisateur est passé à côté de son histoire, qu’il ne l’a jamais racontée, préférant mettre en lumière les commentaires de l’un et de l’autre, les délais, les problèmes de béton, les idées de grandeur de l’architecte prêt à détruire une ville au profit d’un projet démesuré. Comme si ce n’était pas assez d’avoir choisi le blanc dans une ville où tout devient gris très vite ou d’avoir évincé des gens et jeté par terre des logements et l’ancienne gare des Guillemins.
Le film de Thierry Michel n’est rien d’autre qu’un tissu d’anecdotes. Point. Bien loin du film sur l’architecture que je m’attendais de voir.
Bonsoir Lali, je n’ai pas vu le film mais bien la gare où j’ai pris le train l’été dernier. Alors…c’est beau, oui, mais pour les voyageurs, infect. Pas un abri vent ni pluie sur les quais…parfait pour la Belgique! Ceci n’est qu’un exemple.
Tu parles des pauvres gens qu’il a fallu exproprier etc…une gare qui ne sert que l’égo de l’architecte…s’il n’a également rempli au passage les poches de plus d’un.
À bientôt, amicalement.
Comment by colo — 21 mars 2012 @ 15:41