Lali

Mes sentiments ne sont-ils que des illusions, de la fiction, des histoires tout juste bonnes à se démanteler pour me rappeler que l’amour n’est pas pour moi, pas encore, ou bien impossible ici-bas? Une question un peu bête me brûle les lèvres : y a-t-il en ce monde quelqu’un pour moi?

Cette phrase à elle seule, tirée de Dans un geste, le plus récent recueil de nouvelles de la Québécoise Suzanne Lantagne, peut à elle seule résumer la trame qui unit les nouvelles mettant en scène une femme, toujours la même, et les hommes qu’elle a aimés ou cru aimer.

Dans un geste, recueil intimiste où une femme se révèle sans pudeur, en étalant ses rêves et ses désillusions, a quelque chose du patchwork où chaque morceau cousu à un autre (un détail, une anecdote, un regard, un projet, un homme) nous donne une idée de ce que va devenir l’ensemble. Un tout qu’on ne découvrira qu’au bout des nouvelles, quand chaque morceau aura pris sa place. Un tout parfois dur, par moments plus osé, jamais loin de la sensualité dans son sens le plus pur, à savoir le plaisir des sens, et non pas celui lié uniquement aux choses de l’amour.

Dans un geste révèle les talents de l’auteure, d’abord comédienne et metteure en scène, pour le jeu, le déroulement, la fabrication de situations et la création de personnages. Dans un geste, un recueil de nouvelles mettant en scène une femme de son époque et sa question : y a-t-il en ce monde quelqu’un pour moi?

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