Peu importe ce que sera sa vie
Elle relit la dédicace pour la vingtième fois. Le livre ne peut être que beau quand il est dédié « à celle qui a écrit à même ma peau le mot bonheur, pour lui en donner ne serait-ce qu’un peu ».
Et la lectrice de Guy Pène Du Bois se met à rêver et à imaginer à quoi pouvait ressembler celle à qui on a écrit de si belles choses. Que lui est-il arrivé pour qu’un jour ce livre auquel elle tenait sûrement se retrouve dans une boutique de livres d’occasion? A-t-on bazardé sa bibliothèque pour quelques dollars après sa mort? S’est-elle débarrassée du livre parce que celui qui a écrit ces quelques lignes a un jour disparu? L’a-t-elle oublié quelque part? L’a-t-elle légué à une nièce qui n’a pas eu le même attachement qu’elle avait pour le livre? Ou le livre ne s’est-il jamais rendu à sa destinataire, celui qui avait écrit ces quelques mots n’osant pas le lui donner?
La lectrice ne sait qu’une chose. Peu importe ce que sera sa vie, elle conservera le livre en souvenir de cette dédicace qu’elle aurait voulue pour elle.
Avec une dédicace aussi belle que celle du livre de la lectrice, bien qu’elle ne lui soit pas adressée, le livre doit être très beau et tout comme elle, je le conserverais bien précieusement.
Comment by Denise — 5 février 2008 @ 5:45