À une seule condition
Tous ces livres ouverts. Parce qu’un passage lu la mène à un autre qu’elle a lu il y a longtemps. Parce qu’il lui faut chercher, toujours aller plus loin, creuser. Parce qu’elle n’est jamais comblée. Insatiable, disent d’elle les rares amis qu’elle n’a pas perdus, parce que la lectrice de Frank Frigyes a souvent préféré à leur compagnie celle des livres qui s’entassent, qui s’empilent, qui prennent toute la place et dont elles ne se lassent pas.
Et si parfois il lui arrive de regarder derrière, ce qui est rare avouons-le, elle se souvient qu’elle a vécu un temps avec un homme qui ne lisait pas. Et maintenant qu’elle s’en est défait, et depuis longtemps, et après avoir toléré de nombreux travers, elle sait que le pire était celui-là. Et que si un jour un autre homme entrait dans sa vie, elle ne remarquerait pas les poils de barbe dans l’évier, elle ne verrait pas plus les vêtements abandonnés dans des endroits incongrus, elle ne dirait rien si jamais il ne lui offrait de fleurs. Non, elle ne dirait rien, ne voudrait rien changer. À une seule condition : que cet homme soit un dévoreur de livres.
Un jour, peut-être que la lectrice de Frank Frigyes rencontrera un homme. Celui qui a le nez dans les livres, celui qui ne peut plus s’en passer tout comme l’écriture ! Il sera assis dans son fauteuil avec pour tout décor autour de lui, des livres et encore des livres…
Comment by Denise Rossetti — 13 novembre 2007 @ 6:49
… qui lui donnent l’occasion de bouquiner au gré des mots qui passent lorqu’il se perd dans le temps…
Comment by Armando — 13 novembre 2007 @ 9:44
le prix des livres risque d’être élevé quand même.
clémentine
Comment by clementine — 13 novembre 2007 @ 14:42
Un homme qui se livre ?
Comment by Jean-Claude — 14 novembre 2007 @ 6:56