Lali

13 octobre 2009

Mensonges, subterfuges et dissimulations

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 20:18

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Rarement roman (qui sera diffusé en téléfilm en fin d’année, ai-je appris en me promenant dans la toile) a-t-il mieux porté son titre. Car il s’agit, oui, d’innocence, de culpabilité, de mensonges, de subterfuges, de tours de passe-passe et de dissimulations, comme il s’agit aussi d’amour.

Roger, toute sa vie, n’a aimé que Mathilda, qui a épousé un médecin pendant qu’il était au front. Elle, l’Allemande recueillie par sa famille et que sa mère considérait comme sa propre fille. Elle, l’Allemande, dans cette zone qui a été belge et allemande tour à tour, avant de faire partie de cette Belgique germanophone méconnue où mon amie Eugénie m’a emmenée, là où sur la même route, les nombres pairs sont dans un pays, et les impairs dans l’autre.

Roger, donc, toute sa vie, n’a aimé que Mathilda, qui vient lui annoncer la mort de son mari alors qu’il l’a vu bien vivant la veille puisqu’il l’a ramené chez lui. Un mari qu’elle ne peut qu’avoir tué. Il lui faudra donc devenir complice pour protéger celle qu’il aime. C’est pour lui la seule évidence, la motivation qu’il a attendu toute sa vie pour donner un sens à son quotidien sans surprise de bourgmestre entre une mère omniprésente, le bordel le samedi soir et les tombes du cimetière.

Armel Job, dont j’avais beaucoup aimé Baigneuse nue sur un rocher, se fait une fois de plus conteur dans un contexte où la vérité n’est pas toujours celle qu’on pourrait croire. Il le fait avec justesse en faisant alterner les voix de Roger et de Mathilda, jusqu’au dénouement final, jusqu’à ce que « les fausses innocences » se voient dévoilées.

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