Un recueil qui a trente ans 2
C’est la lectrice du peintre italien Amico Aspertini qui s’est ce soit penchée sur Peinture aveugle de Robert Mélançon, poète dont je conserve un souvenir impérissable. Non pas celui du poète, puisque je ne l’ai jamais entendu lire ses propres vers, mais du professeur d’université qui savait faire aimer Baudelaire comme nul autre. Un bonheur que n’aura pas connu la lectrice de ce soir, mais largement remplacé par la lecture de ce recueil dont elle a extrait ceci :
L’été
Lilas qui multiplie
Le soleil, quoi faire
Le vent : chaque feuille
Où se pose le temps soutient
Tout le ciel. Une fauvette,
Fruit bref, l’ébranle,
Fait couler le bleu.