Lali

23 juillet 2009

Sur les pas d’Elena, en sept mouvements

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:07

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Je suis entrée dans Le livre d’Elena comme on monte dans un train, avec cette certitude que j’allais croiser des personnages hors du commun, et ce dès les premières pages. Et pas une minute je n’ai eu envie de descendre du train, même si je ne savais pas la destination. Et j’ai ainsi suivi les pas d’Elena, actrice et chanteuse juive native de Leipzig dans le Paris de l’avant-guerre, dans le Paris des exilés, de ceux qui avaient choisi un ailleurs qu’ils devraient plus tard fuir.

Et j’ai ainsi suivi les traces d’Elena en compagnie du narrateur qui dénouait les fils d’une histoire qui n’était pas tout à fait étrangère à la sienne, puisque son père avait un jour fait partie de la vie de la chanteuse. Je l’ai suivie dans Lisbonne, dans cette pension où elle attendait un visa pour les États-Unis avec pratiquement pour seul revenu celui du Joint.

Je l’ai suivie dans Lisbonne où d’autres réfugiés qui avaient trop attendu avant de partir parlaient de ceux qui avaient fui grâce à Aristides Sousa Mendes ou en partant de Marseille, grâce à Varian Fry.

Et j’ai suivi les autres, tous les autres. Le libraire portugais qui servait de messager à un réseau de résistants. Le couple qui cachait trois juifs dans sa cave. Ceux qui gravitaient autour d’Elena, mais dont elle ne connaissait pas l’existence pour l’un ni les actions pour les deux autres.

Comme le narrateur, je voulais retisser la toile d’Elena. Rencontrer les acteurs encore vivants pour perpétuer sa mémoire. Et dans le train où des personnages montaient, descendaient, disparaissaient, le temps de livrer quelques bribes, j’écoutais toutes ces histoires. La destination avait un visage : celui d’Elena.

Le roman du compositeur et cinéaste Alain Jomy se lit comme on écouterait une musique, qui commence par un prélude et se termine par une élégie, puisque l’auteur a donné à chacun des sept chapitres du roman – qu’il nomme mouvements – le nom d’une pièce musicale. Quant au film, chacun l’a en tête tant les images qu’il nous donne de Paris, de Lisbonne ou d’ailleurs sont évocatrices.

Un livre passionnant, vous l’aurez compris.

7 commentaires »

  1. Le livre doit être vraiment passionnant. Je me suis endormi au moment ou il dénouait les fils de l’histoire… (oh ce qu’il avait comme fils…) puis j’ai perdu un temps fou à savoir qui est cet Aristides dont tu parles et je pense que ça doit être un personnage fictif puisqu’il n’apparaît pas dans la filmographie de Cameron, ni dans celle de Spielberg qui sont quand même des maîtres du genre historique. Puis je trouve bizarre cette Elena sans H… oui parce que les Helene portugaises sont toutes des Helene…
    Puis, je connais Paris, aussi Lisbonne, mais ailleurs… J’ai beau chercher sur mon globe lumineux en plastique et que dalle… ailleurs n’existe pas… ou alors c’est un tout petit bled sans intérêt…

    Vous l’avez compris que vous dites… Moi non… je n’ai rien compris…

    Oui je sais… vous voulez me faire acheter le bouquin, mais moi ce n’est pas du Spielberg alors je n’achète pas. Je ne lis que les grands historiens…

    Désolé de ma franchise.

    Comment by Zin Zin — 23 juillet 2009 @ 22:22

  2. Par contre, ce livre me tente grâce au beau billet de Lali!

    Comment by Denise — 24 juillet 2009 @ 7:53

  3. Merci Denise… je vois de quel côté tu te places… beau billet de Lali… bof…

    Comment by Zin Zin — 24 juillet 2009 @ 8:38

  4. Merci Lali.. tu me tentes aussi! Encore un titre qui va alimenter mon petit carnet!… la fourmi fait ses réserves pour cet hiver.. même si c’est l’époque des cigales!

    Zin Zin, désolée! Tu n’as pas réussi à me convaincre… par contre tu me fais bien rire!

    Comment by Chantal — 24 juillet 2009 @ 9:40

  5. Euh depuis quand Spielberg et Cameron, cinéastes avant tout, doivent-être comparer à de grands…historiens?!?!?!? Zin zin, tu nous en sors des bonnes toi lol!!!

    Merci Denise, je note avec plaisir.

    Comment by Suzanne — 24 juillet 2009 @ 11:14

  6. Suzanne, mais te voilà de retour!
    Je vais de ce pas te mettre dans mes liens!

    (Et tu as raison, Zin Zin est un sacré rigolo, c’est notre bouffon de service, mais chut il faut pas lui dire qu’il est drôle!!)

    Comment by Lali — 24 juillet 2009 @ 11:41

  7. Et bien, je prends justement le train demain ! Et j’aimerais que ce soit en compagnie dde ce beau livre, alors je croise les doigts pour le trouver avant de partir!!!

    Comment by lakevio — 24 juillet 2009 @ 18:52

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