À propos du désir
Claire Legendre a été une femcel (femme célibataire) pendant 10 ans. Sans qu’elle l’ait souhaité, précisons-le. Elle était donc bien placée pour parler du désir. Et elle l’aborde sous de nombreux angles dans son récit Ce désir me point. Désir de couple, désir d’intimité. désir de complicité, désir sain comme malsain, désir de désirer, désir d’être l’objet du désir, désir proche de l’envie (ou de la jalousie), désir troublant, désir déçu ou non comblé, il y a ici plus d’un aspect du désir examiné à la loupe de façon générale comme au vu de l’expérience personnelle de l’auteure.
« Le désir est une torture lancinante qui ne cesse que par son rassasiement ou par l’extinction de la vie dont il est la manifestation. » Probablement. Mais pas toujours. Pas pour tout le monde. Mais j’aime cette façon qu’a Claire Legendre d’en parler. Comme j’aime aussi : « L’écriture ne pouvait naître qu’en l’absence de satisfaction du désir. »
Ce récit a soulevé quelques interrogations et ouvert bien des portes sans les fermer. Tout devient donc matière à discussion, à élaboration, à échange. J’ai donc posté le livre à une femcel de mon entourage. Dans le but de savoir ce qu’elle a retenu, quelles questions lui sont venues en tête, ce à quoi elle a adhéré sans hésitation, les affirmations avec lesquelles n’étaient pas d’accord. Seront-elles les mêmes que les miennes?
« L’interdit est une invention merveilleuse pour augmenter la désirabilité. » Vrai ou pas? J’ai tendance à penser que oui pour avoir fait face à l’interdit moi-même et y avoir cédé. « Je désire que le désir ne soit jamais achevé pour qu’il dure. » Oui,aussi.
Les phrases que j’aurais pu noter sont bien plus nombreuses que les quatre citations faisant partie de ce billet. Qu’il s’agisse du désir d’amour, de désirer posséder, de désirer le désir de l’autre ou de désirer le pire, qui constituent les quatre sections de ce récit.
Décidément, Ce désir me point me suivra longtemps. Je n’ai pas fini de cogiter et de tourner et retourner certaines questions dans tous les sens.
Voilà le genre de bouquins sur lesquels je ne m’attarde que peu dans les rayons des libraires. Cependant, en lisant ton billet, je me suis dit que si je le croise, je m’attarderais bien à en feuilleter quelques pages, et pourquoi pas, davantage.
En tout cas, je viens de découvrir deux mots nouveaux ‘femcel’ et ‘incel’.
La curiosité m’a fait voyager par l’univers Google et le sujet me semble intéressant puisque cela touche plusieurs aspects comme celui de l’image de soi, les standards de beauté imposés par la société mysogyne et publicitaire, et tant d’autres choses.
Toutefois, du peu que je viens de lire, il me semble qu’ils n’ont pas le monopole du sentiment de solitude et de tristesse.
Ceci dit, voilà le genre de billet qui mériterait avoir une rubrique du genre « que penses-vous » où plusieurs points de vue puourraient s’exprimer. Cela nous aiderait peut-être de penser autrement à défeut de bien penser.
Veux-tu penser à la chose?…
Comment by Armando — 6 juillet 2024 @ 3:47