En vos mots 798
Alors que je viens à l’instant de valider les textes déposés sur l’illustration de dimanche dernier, je vous propose cette semaine de faire vivre en vos mots cette lectrice du peintre Alfonso Cunado.
Qui est-elle? Où vit-elle? Que lit-elle? Libre à vous de nous le dire ou de le taire, de le faire en rimes ou pas. Il n’y a pas de règles.
Comme le veut l’habitude, les textes seront visibles dans une semaine et pas avant, ce qui vous laisse amplement le temps d’écrire quelques lignes.
Rendez-vous dimanche prochain pour la suite!
C’était la troisième fois que j’avais droit à un « Je termine ce paragraphe, j’arrive!… » Un paragraphe qui durait depuis deux heures. Au bas mot.
« T’es certaine que tu ne confonds pas paragraphe et chapitre? »
Je me demande si elle m’a entendu. Elle n’a même pas bougé d’un cil. Ni d’un soupir.
Nous avons convenu du grand jour. Je devais faire la connaissance de sa tante chérie. Tante Alice.
« Tu vas l’adorer, mon amour. Elle est originale. L’incarnation de la liberté. Elle ne se prend jamais la tête. C’est comme une goutte d’eau qui suit le courant. Peu lui importe le calme ou la tempête. Elle est comme la précieuse goutte d’eau qui suit le fil de la vie, comme elle se déroule… »
Parfois je me demande si ce n’était pas l’inverse. Si ce n’était pas tante Alice qui était curieuse de savoir à quoi pouvait ressembler le fou qui avait les faveurs de sa nièce. Histoire de me mettre à l’épreuve. En tout cas, j’étais préparé pour toute éventualité. J’ai toujours redouté avec angoisse la première rencontre.
– Laura… tu sais il est déjà une heure trente-quatre. Tu ne m’avais pas dit qu’on devrait être là pour une heure?…
– T’inquiète, mon amour… Je termine ce paragraphe, j’arrive!… Promis, promis!…
J’ai pris mon courage à deux mains et, par politesse, j’envoie un texto à tante Alice : « Nous allons être en retard… de beaucoup, je crains. »
Quelques instants après, mon cellulaire retentit :
– Salut jeune homme… Alors… elle est en train de lire, n’est-ce pas?…
– Oui, tante Alice, elle lit!… Ça fait au moins deux heures qu’elle termine un paragraphe. C’est vachement long comme paragraphe…
– T’inquiète pas… Cest, pour parler comme toi, vachement fichu pour aujourd’hui… On fera connaissance un autre jour. Sois solide… Tu en verras d’autres… Pour Laure, l’abécédaire commence toujours à la lettre L, comme livres et c’est seulement après que vient la lettre A, comme attends. Tu as de la chance, tu t’appelles Antoine. T’es pas trop loin.
On fera connaissance dimanche prochain. Peut-être… Dis-lui que le chien est vachement content. Il va avoir du poulet pendant trois jours. Heureusement qu’il aime vachement le poulet…
Comment by Armando — 8 août 2022 @ 14:30
Son univers est bleu et fauve,
Et quand elle essaie de changer
Pour une ambiance un peu autre
Il lui devient comme étranger.
Le rouge la rend irritée,
Le jaune la rend déprimée,
Le vert lui donne la nausée,
Et ne parlons pas du violet.
Elle a bien essayé le rose
Mais revient toujours à l’orangé.
La lecture la plus morose
Par ce ton en est magnifiée.
Seul l’orange lui paraît gai.
Il illumine ses journées
Avec sa couleur préférée:
Le bleu, qu’on ne peut comparer.
Comment by anémone — 11 août 2022 @ 3:54