La modiste
Mon arrière-grand-mère, institutrice à la fin du XIXe siècle, devenue veuve à 23 ans avec trois jeunes enfants, parmi lesquels ma grand-mère âgée de quelques mois, passa quelque temps aux États-Unis.
C’est là qu’elle apprit l’art de la fabrication des chapeaux, ce qui lui permit à son retour à Montréal de pratiquer le métier de modiste. Je ne l’ai pas connue, évidemment, et ma grand-mère nous a quittés lorsque j’avais six ans. Je n’ai donc jamais eu les détails concernant le travail d’Eugénie ni ne sais qui étaient ses clients et clientes.
J’aime à imaginer qu’elle a créé des chapeaux pour le théâtre. Pourquoi pas?
Cette carte postale que m’a offerte Lou d’une modiste peinte par Toulouse-Lautrec est en quelque sorte une façon de me rappeler mes origines. Mais celles-ci expliquent-elles ma passion pour les chapeaux qui me fait parfois regretter de n’être pas née à une autre époque?