Des escaliers invitants
Qui vient à Montréal pour la première fois le remarque tout de suite: Montréal est une ville aux escaliers extérieurs. Dans quelque quartier que vous vous trouviez, les escaliers parent les rues. Certains peints de jolies couleurs, d’autres agrémentés de paniers de fleurs en été. Et en hiver, de véritables casse-cou, dans certains cas. Ce qui fascine toujours. Pourquoi des escaliers dehors dans un pays au climat si rude ?
Ces escaliers extérieurs, je les vois comme une invitation. Beau temps, mauvais temps, ils vont jusqu’au trottoir cueillir l’arrivant. Les monter, c’est aller à la rencontre des autres, de ceux qui nous attendent. Pour un café, une soirée, un repas, un bout de causerie. Je ne dis pas que certains ne sont pas malaisés à monter, parce que très à pic. Comme celui chez mes grands-parents maternels, quand j’étais enfant. Rien que d’y penser et mes genoux vacillent. Mais il fallait peut-être celui-là pour que plus un escalier ne me fasse peur !! Pour qu’un jour je puisse descendre et monter celui de la rue Fabre avec une poussette pour une promenade avec ma filleule ? Et tellement d’autres, en pleine noirceur, pas toujours sûrs parce que pas entretenus. Mais avec chaque fois l’assurance de trouver en haut de ceux-ci sourire et chaleur de l’amitié.
Parfois, on n’a pas bien long à monter pour arriver, mais ces quelques marches, je les aime. Et c’est toujours heureuse que j’arrive en haut de ceux-ci. Comme si chaque fois, ce sera la fête. Et ça l’est, puisque l’amitié est là.
Comme j’aime mon Montréal et ses marches. Même si parfois elles sont casse-cou parce que glacées. Mais elles sont à l’image de notre quotidien. Il y aura toujours des escaliers qu’on peut grimper sans réfléchir tant on les connaît et d’autres, moins sûrs, qu’on examinera bien avant de s’y aventurer. Il faut juste oser. Car au bout de l’enfilade de marches nous attend sûrement un moment exceptionnel.
Ce billet est magnifique Lali ! J’aime cette idée d’escalier invitant. Toujours ce sens de l’accueil, du partage ! Il en était ainsi en brousse Gabonaise…. Après les soins, les femmes nous offraient d’emblée d’entrer dans leur case en terre séchée et nous offraient de la purée d’arachide, de la canne à sucre… et même une fois le chef du village, à ma grande confusion, m’a offert son petit tam- tam, noirci par l’atmosphère enfumée de sa case. J’a beaucoup appris auprès de ces gens simples ! Le retour à la civilisation moderne n’a pas été facile… Là bas tout paraissait si simple, si naturel, sans manière, spontané, plein d’humanité bienveillante !
Comment by chantal — 2 janvier 2009 @ 20:34