Joséphine

Je devais avoir 10 ou 11 ans quand j’ai entendu parler de Joséphine Baker. Pas de la danseuse, ni de la chanteuse. Mais de cette maman de douze enfants de toutes origines qu’elle avait adoptés et qu’elle appelait sa tribu arc-en-ciel. Je me rappelle qu’à l’époque j’avais été émue par son histoire et par toute l’énergie qu’elle avait déployée pour donner le meilleur à ses enfants alors qu’elle était totalement ruinée.
C’est plus tard que j’ai connu la danseuse de La revue nègre et celle qui chantait J’ai deux amours. Plus tard encore que j’ai connu son rôle au sein de la Résistance.
L’album Joséphine fait le tour de toutes celles qu’elle a été. Et quel album remarquable! Patrick Hruby Powell n’a négligé aucun détail. Autant la vie personnelle de Joséphine Baker y est-elle présentée, autant la condition des Noirs aux États-Unis et la ségrégation raciale qui y régnait sont-elles expliquées. L’illustrateur Christian Robinson, quant à lui, s’est appliqué. Chaque planche est une petite merveille. L’album est publié par Rue du monde, un éditeur jeunesse qui peut se vanter de ne publier que des livres de grande qualité et indémodables.
Et pour finir, une petite anecdote qui m’a bien plu : Joséphine Baker a fait ajouter l’accent aigu à son prénom quand elle a obtenu la nationalité française. Et cette citation de Joséphine : « Vivre, c’est danser. J’aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d’une danse. »