Escalier 4
L’avenir sans un pli glisse vers le passé
Le jour nous dévisage et le temps, espacé.
La lumière colore avec exactitude
Tout ce qui vit et se reforme en sa multitude.
Où rien, n’apparaissait qu’un peu d’herbe sans nom
Renaissent le cheval, le coq et le lion,
Le poisson redevient marin et l’eau, profonde,
De tous côtés accourt la sagesse du monde.
Chacun reprend sa place et retrouve son cœur,
Pour l’innocent combat pas un seul déserteur!
Sans armes vient de loin une baleine blanche.
Qu’il est loin le harpon qui d’un côté vous penche!
Ô gravité de vivre, impasse qui délivre,
Comme on est plus profond d’avoir touché le fond!
Jules Supervielle, Escalier
*choix de la lectrice d’Emmanuelle Pommier