Lali

23 décembre 2015

Poèmes du Brésil 8

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

MACPHAIL (Nora)

L’enfant

L’enfant est en train de grandir.
Il grandit au monde, l’enfant.
Grandit pour les fleuves absents
et les nuages outremer.
À six ans déjà il voyage
avec le regard étranger
de ses ancêtres les marins
sur les cartes couvertes d’îles.

L’enfant est en train de grandir.
Et si ses jambes sont plus longues
c’est pour mieux vaincre les distances
par les chemins en éventail.
Ses cheveux se teintent d’un or
que dore le pollen des lis.
Dans son regard déjà s’éveillent
des secrets qui y sommeillaient.

L’enfant est en train de grandir.
Et de sa langue, les paroles
encore pures d’équivoques
poussent, agiles et fertiles
comme les épis dans les blés.
L’enfant est en train de grandir.
Laissez-le grandir librement.
La terre et la mer appartiennent
aux yeux naïfs de cet enfant,
petit-fils d’ancêtres marins,
fils d’un père venu d’ailleurs.

Domingos Carvalho da Silva
(dans Poèmes du Brésil, choisis traduits et présentés par Bernard Lorraine)

*choix de la lectrice de Nora MacPhail

Célestin

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 19:35

celestin

Je ne sais plus pourquoi j’avais noté le titre de cet album dans mon carnet où je note les titres des livres que je me dois de lire. L’avais-je feuilleté dans une librairie ou une bibliothèque? Avais-je lu une critique d’une lectrice emballée? Je n’en ai pas la moindre idée. Mais une chose est certaine : j’ai bien fait de noter ce titre. Célestin le ramasseur du petit matin est un petit bijou.

Ce n’est pas rien de partir de bon matin, jour après jour, armé d’un sac et d’un bâton afin de ramasser les mouchoirs souillés de larmes afin que disparaissent ainsi les gros bobos et les chagrins. Mais vient un jour où, à force d’emmagasiner chez lui toute cette tristesse, Célestin se met à pleurer. À pleurer, à ne plus cesser de pleurer. Vivre avec les traces de l’humanité souffrante a fini par avoir raison de lui.

Mais que faire? Comment retrouver le bonheur de cueillir à nouveau tous ces mouchoirs de toutes les couleurs afin d’effacer les chagrins sans pour autant se voir enseveli sous le poids de tous ces petits riens et ces gros bobos? Mais en lavant les mouchoirs, bien sûr! Et pas question que je vous en dise plus. La fin est trop jolie pour la gâcher en la dévoilant.

Mayalen Goust, dont on ne sait pratiquement rien, sinon qu’elle vit à Rennes, s’est appliquée. Le texte de Sylvie Poillevé, déjà plein de musique et de poésie, prend son envol grâce à ses illustrations.

Le résultat est un album essentiel à toute bibliothèque pour enfants. Et peut-être même à celle de certains grands. Je parle en connaissance de cause. J’ai en effet lu l’album à un « plus tout jeune » qui a commencé par être tout à fait sceptique, se demandant bien quelle était cette nouvelle lubie de ma part. Jusqu’à ce qu’il se laisse prendre par l’histoire. Puis séduire par les images. Et qu’il en oublie le poids sur ses propres épaules.

Les chatons dans le panier

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

Chats dans un panier - collage (Postallove)

Envoyée d’Allemagne par Astrid, cette carte a tout de suite été rangée parmi mes préférées. Je crois que cela s’appelle un coup de foudre…

Ce que mots vous inspirent 1600

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

LESLIE (Charles Robert)

On exagère toujours dès qu’on veut dire la vérité. (Tomi Ungerer)

*toile de Charles Robert Leslie