Ce que mots vous inspirent 1320
Au départ, le peintre a une toile. L’écrivain a une feuille de papier. Le musicien, lui, a le silence. (Keith Richards)
*illustration de Quint Buchholz
Au départ, le peintre a une toile. L’écrivain a une feuille de papier. Le musicien, lui, a le silence. (Keith Richards)
*illustration de Quint Buchholz
Mer vineuse
Car il n’y a nulle part
mais un rêve
nulle mer
sinon en l’emmêlement
de nos consciences :
sombre mer vineuse
de l’histoire
où tous nous tournons
tournons, tanguons
et disparaissons.
John Montagne, dans États des lieux : Treize poètes américains contemporains
*choix de la lectrice de Rosa Loy
Ça y est! J’ai fait une courte escapade au Salon du livre de Montréal, question de tâter le pouls et de rencontrer rapidement Ken Follett, le temps d’une séance de dédicaces. J’en connais une qui va être contente — et contente est un mot bien sobre pour exprimer la chose. Tout de même, elle a de la chance avec les Britanniques. Les Beatles ont même écrit une chanson juste pour elle.
Mais chut, il ne faut pas lui dire que j’ai rencontré le beau Ken, elle pense que je suis allée là-bas pour des raisons professionnelles. Ça, ça sera demain!
Joli clin d’œil à un certain gendarme que cette carte envoyée par Nadine. Ah! l’intrépide sœur Clotilde et sa fidèle 2CV! Attachez vos tuques! On monte à bord!
En suivant le chemin qui s’appelle plus tard, nous arrivons sur la place qui s’appelle jamais. (Sénèque)
*sculpture de Véronique Didierlaurent
Prophétie
À la fin de l’année les étoiles disparaissent
l’air retient son souffle la Sibylle chante
elle chante d’abord l’obscurité qu’elle peu voir
et elle continue de chanter jusqu’à ce temps
qu’elle ne peut voir sans temps ni obscurité
nul n’entend tandis qu’elle chante encore
les jours blancs donnés l’un après
l’autre devenus couleurs autour de nous
avant qu’elle n’ait pu le voir un éclair venu
du plus profond où tout commence
fait s’embraser les mots auxquels nul n’a cru
William S. Merwin, dans États des lieux : Treize poètes américains contemporains
*choix de la lectrice de Jean-Jacques René
Je ne sais pas si c’est ainsi pour tout le monde, mais ce dont je suis certaine, c’est que les pandas m’ont toujours fascinée. Il y a chez eux quelque chose d’attendrissant, comme si aucun d’entre eux n’était jamais devenu adulte. Tant et si bien qu’on n’a pratiquement qu’une envie : jouer avec eux… J’aurais presque eu envie d’entrer dans cette carte postale qui m’a été envoyée du pays des pandas, la Chine.
Le bonheur n’est pas dans la recherche de la perfection, mais dans la tolérance de l’imperfection. (Yacine Bellik)
*toile d’Edward Irvine Halliday
La lumière efface le temps divisé
et sa crête la plus aiguë
vibre dans le cercle immobile
où je suis vent sauvage
roche marine
œil solaire
Céline Zins, Adamah
*choix de la lectrice de Christina Robertson