Il y a quelque chose de réussi dans Le club des philosophes amateurs, mais il y a aussi quelque chose de profondément raté, alors que le titre et le quatrième de couverture annonçaient d’une part un club qui n’existe pas, la seule philosophe es la directrice de la Revue d’esthétique appliquée, et une intrigue policière qui ne ne pourra que décevoir les lecteurs qui s’attendaient à trouver autre chose après 300 pages qui leur feront dire qu’ils ont été menés en bateau pour bien peu.
Si le roman avait été présenté comme un roman psychologique ou même un roman de mœurs puisqu’y est décrite avec un regard acéré la vie qu’on mène dans la très respectable ville d’Édimbourg, laquelle n’a rien à voir avec les scandales qu’on peut trouver à Glasgow et à Londres, j’aurais été beaucoup moins déçue. Car tout l’intérêt du livre se situe là, dans les détails concernant le qu’en-dira-t-on, dans les réflexions philosophiques de la narratrice, dans la vie de cette petite ville et non pas dans l’enquête que celle-ci mènera après avoir été témoin de la chute mortelle d’un jeune homme alors qu’elle était au concert.
Alexander McCall Smith a le sens des descriptions. C’est ce qui séduit ici. Mais pour ce qui en est de l’enquête policière, du moins pour ce qui en est du Club des philosophes amateurs, c’est nettement plus faible, ce qui nous incite à citer Shakespeare. En effet, « Beaucoup de bruit pour rien ».
Mais qui a envie d’un roman dont l’action se déroule en Écosse y trouvera son compte. Le roman d’Alexander McCall Smith donne envie à ses lecteurs de visiter Édimbourg.