Un paradis 4
Par-dessus les corniches et les cheminées,
Le printemps déploie un ciel strié
De nuages que tout le prisme éclabousse.
On vient de passer l’équinoxe,on va
Dans la rue élargie vers les jours étales
Du solstice, vers le soleil des écoliers.
Une flaque laissée par mars recueille
L’espace vert et rose que l’aurore repeint
Chaque jour de plus en plus tôt.
Pour un peu on verrait dans ce miroir,
Entre les voitures qu’embue la rosée,
Des îles, des dômes d’or, des fleurs.
Robert Melançon, Le paradis des apparences
*choix de la lectrice de Georges Pacouil