Un manteau de fortune 1
Un dimanche à Lisbonne
La voix monte du Tage ou tombe
comme le brouillard goutte à goutte.
On dirait qu’à tous les étages
le ciel écoute.
Nul ne se lève,c’est dimanche.
On a rangé le Nouveau Monde
avec le sel, à bord d’un rêve
où la mer penche.
Au loin une guitare insinue
que rien n’existe sur la terre
comme l’absence, et que l’amour
est toujours nu.
Heureux les amants amarrés
que l’ombre garde au fond de l’eau :
ils sont l’âme du diamant,
l’or du fado.
Guy Goffette, Un manteau de fortune
*choix de la lectrice d’Otar Imerlishvili