Lali

27 février 2007

La lectrice blessée

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:40

manuelweiner

Quand deux blessures se rencontrent elles se referment l’une sur l’autre.
[ Mona Latif-Ghattas ]

Et si les deux blessures étaient deux êtres blessés par la vie qui s’étaient quelque temps refermés l’un sur l’autre pour être en mesure de vivre à nouveau? Et si l’un des deux, guéri, avait choisi de quitter le huis clos dans lequel ils s’étaient enfermés? Et si l’autre était la lectrice de Manuel Weiner? Et si elle n’avait plus de repères encore une fois?

Et si tout était à inventer ?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:33

lindaarmstrong

Après tout, ce qui doit venir n’est pas tant à découvrir qu’à inventer…[ Hélène Grimaud ]

Et si tout était à inventer ? Et si nous avions vraiment cette possibilité ou même juste celle de pouvoir croire que nous sommes encore en mesure de tout inventer ?

Inventer de nouvelles façons de s’exprimer, de dire le désir, est-ce vraiment possible, semble se demander la lectrice de Linda Armstrong. Elle qui dans les livres trouve quelques phrases qu’elle aurait voulu écrire, elle qui s’attarde ici et là sur un mot, elle qui cherche constamment une nouvelle façon de dire les choses mille fois exprimées, peut-elle vraiment créer des suites de mots qui toucheront, qui feront vibrer, des phrases pareilles à aucune autre ?

Ceux qui lisent, ceux qui en plus écrivent, n’ont-ils pas cette foi en eux de croire que tout est vraiment à inventer ?

Ceux qui ne l’ont jamais trahie

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 4:40

alanpost

Et quand elle a choisi, il y a cinq ans aujourd’hui, de passer à une autre vie, la lectrice d’Alan Post savait-elle vraiment quelle vie l’attendait ? Savait-elle qu’elle serait moins seule en choisissant de vivre seule qu’en partageant le quotidien avec un autre ? Probablement qu’elle l’ignorait. Probablement qu’elle ne voulait que sortir de cette situation malsaine. Probablement qu’elle ne voulait plus porter sur ses épaules le poids de la vie d’un autre qui allait l’enliser avec elle. Probablement qu’elle voulait juste sauver sa peau.

Et cinq ans plus tard, alors qu’elle a renoué avec cette vie d’avant lui, cette vie de livres, alors qu’il n’aimait pas les livres, elle sait qu’elle est dans une vie qui lui appartient. Une vie où elle peut lire où elle veut et quand elle veut. Une vie où elle ne dérange personne. Où personne ne la dérange. Et en ce jour, elle regarde ses piles qui sont ses bonheurs à venir. Ses livres. Ceux qui ne l’ont jamais trahie.