Victor Hugo

Victor Hugo fait partie de ma vie depuis si longtemps… À huit ans, je lisais déjà son recueil Les chansons des rues et des bois. Un livre qui appartenait à ma mère. À dix ans, dans le cadre d’un cours de phonétique et de diction, j’ai dû réciter son poème « Après la bataille ». Je n’ai pas oublié une grande partie des vers.
Puis, il y a eu Les misérables, évidemment. Et L’histoire d’Adèle H. Et des biographies, des extraits de sa correspindance, d’autres romans, d’autre poèmes.
Victor Hugo, ici peint par Léon Bonnat, fait partie de ma vie depuis si longtemps…
Enfant, j’ai croisé la route de Victor Hugo, sans le savoir. C’est grâce à Anthony Quinn et Gina Lollobrigida, dans Notre-Dame de Paris, un film qui avait mis des rêves dans mon cœur d’enfant meurtri. On pouvait être Quasimodo et être aimé.
C’est presque par hasard que le nom de Victor Hugo s’est imposé à moi. Par la voix chaude d’un professeur que j’ai beaucoup aimé qui a lu ces premiers mots d’un poète français :
(Amanhã, desde a aurora a clarear a campanha,) / Demain dès l’aube…
Je n’ai connu de répit que lorsque j’ai découvert le nom de ce poète. Et, aujourd’hui encore, plus de 60 ans après, je contiens mon émotion dès les premiers mots, chaque fois que je lis que :
« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. »
Victor Hugo, 1856, Les Contemplations
Comment by Armando — 12 novembre 2024 @ 4:03