Lali

15 février 2012

Une nouvelle voix poétique

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:19

Qui aime le dépaysement et une langue poétique pour exprimer la couleur des choses sera servi par ce premier roman de la Libanaise d’origine Yara El-Ghadban, L’ombre de l’olivier, qui se déroule essentiellement à Dubaï. C’est là que se retrouvent certains membres d’une famille maintenant dispersée alors que d’autres n’ont pu partir, retenus dans un camp au Liban, réservé aux Palestiniens.

C’est Yuryur, dix ans, qui relate au « je » l’aventure de sa famille, ses espoirs comme ses joies, ses peurs comme ses rires, alors que veille sur elle l’Oiseau à qui elle se livre, usant pour ce faire d’images teintées d’imaginaire et de rêve pour débanaliser des détails qui, aux yeux des grandes personnes, semblent n’avoir que peu ou pas d’intérêt.

Yuryur a donc les pieds bien ancrés dans le réel, même si elle n’est pas à même de saisir la complexité de la situation politique qui les a menés, elle et les siens, en exil. Mais elle a, en même temps, la tête dans les nuages, comme la majorité des fillettes de son âge, qu’elles soient choyées par la vie ou aux prises avec la guerre, la maladie ou la plus grande pauvreté. C’est le propre des enfants de dédramatiser les choses graves et de dramatiser ce qui ne l’est pas. Yuryur ne fait pas exception.

Personnage attachant, elle séduit le lecteur, si bien que je me suis laissée prendre par cette histoire parfois un peu brouillonne, parce qu’on ne saisit pas toujours qui est qui, pourquoi l’un est là et l’autre pas, et où l’on s’en va. Mais sitôt qu’on accepte de ne pas tout comprendre, qu’on fait abstraction de maladresses notamment dans la conjugaison, on se laisse emporter par les saveurs des mets, l’océan, quelques coquillages et le regard d’un cousin.

Et même si la guerre est là, si la mort rôde ou emporte des êtres chers, la vie est plus belle et plus forte que tout. Tel est, peut-être, le message de Yuryur à ceux d’ailleurs qui posent un regard sur cette portion du monde qui voudrait tant connaître la paix.

Texte publié dans

Titre pour le Défi Premier Roman

Un commentaire »

  1. Une jolie couverture et des bémols… quand même

    Comment by Anne — 16 février 2012 @ 12:36

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