Lali

23 novembre 2011

Une belle réussite

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:04

Issue du monde de la publicité, Geneviève Jannelle n’est pas étrangère au monde du livre ni à celui de l’écriture. En effet, en 2009, elle avait agi à titre de directrice artistique de la campagne « Oseras-tu » pour le compte de Guy Saint-Jean éditeur, et la même année, avait soumis un recueil de nouvelles intitulé D’amour et de déviances fraîches au concours Nouvel auteur Archambault qui avait couronné Isabelle Fréchette grande gagnante.

La piqûre de l’écriture lui est sûrement venue de cette première expérience puisqu’elle a repris le personnage de Cayo, créé pour ce recueil, dans La juche, son roman qui vient de paraître au Marchand de feuilles, la dynamique maison d’édition fondée il y a dix ans par Mélanie Vincelette.

Ce roman des plus branchés et des plus clinquants met en scène Cayo, une créatrice de chaussures jetset qui n’a pas froid aux yeux, ainsi que ceux et celles qui l’adulent, amis de longue date comme celles qui rêvent de chausser une de ses créations et amants de passage.

Côté rythme, ça ne traîne pas. Côté action non plus. Rappelons que l’auteure vient de la pub, ce qui explique peut-être la chose. Il n’en reste pas moins qu’elle maîtrise moins les retours en arrière et que lorsqu’elle s’y adonne, le résultat est beaucoup moins heureux. C’est notamment le cas de la scène relatant la rencontre de Cayo et de celui qui va devenir son professeur de piano. En effet, on ne comprend pas qui de la tante ou de la mère tient à ce que la gamine apprenne la musique. C’est aussi le cas d’une scène qui nous raconte le sort réservé au professeur, mais dont je suis sortie quelque peu perplexe, pas très sûre d’avoir bien compris.

Or, dès que nous sommes dans le présent, dans l’action, dans la vie de Cayo comme dans celle de Jérôme qui ne sortira pas intact de sa rencontre avec celle-ci, tout va bien. Le rythme est alerte et il n’y a jamais de confusion. De plus, les personnages sont si bien dessinés, les scènes si réalistes qu’on a presque l’impression qu’il nous serait possible de croiser la boutique de la designer montréalaise dans la côte de la rue Saint-Laurent, entre les rues Ontario et Sherbrooke. Et c’est là la force de Geneviève Jannelle : créer des personnages, des situations et des atmosphères.

Ce premier roman, qui offre aussi une fin étonnante, est une belle réussite malgré les failles relevées. Il plaira à toutes celles qui aiment se jucher sur des talons hauts, d’où le titre du roman, aux fidèles de Sex in the City, ainsi qu’aux lectrices de Rafaële Germain dont on ferait facilement Geneviève Jannelle l’émule tant leurs univers ont de ressemblances entre eux.

Geneviève Jannelle, une auteure à suivre.

Texte publié dans

Titre pour le Défi Premier Roman

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