Une barque sur l’océan
Dès que vous prononcez le nom de Ravel, il y a quelqu’un autour de vous pour vous chanter deux ou trois mesures du Boléro avec fierté, avec l’air de vous dire que bien évidemment qu’il connaît Ravel, que tout le monde connaît Ravel. Voyons. Évitez alors de prolonger la conversation. Elle risque de tourner au vinaigre si vous osez dire qu’il y autre chose que le Boléro. Il y a toujours des gens qui aiment parler de ce qu’ils connaissent uniquement.
Mais si jamais, au simple nom de Ravel murmuré, vous croisez un regard qui attend la suite, parlez-lui de l’œuvre pour piano de l’éclectique compositeur qui a laissé derrière lui quantité de pièces en tous genres. Parlez-lui d’Alexandre Tharaud, à qui on a décerné le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros pour son interprétation des œuvres de Francis Poulenc en 1997, puis pour celle des œuvres de Maurice Ravel en 2003. Puis faites-lui entendre quelques pièces, ou même toutes. Peut-être aura-t-il envie d’écouter en boucle l’un et l’autre de ces albums magnifiques où Alexandre Tharaud fait chanter les mélodies qui se croisent, notamment dans Une barque sur l’océan, une des cinq pièces de Miroirs, à propos desquels Ravel écrira plus de vingt ans après leur composition : « Le titre des Miroirs a autorisé mes critiques à compter ce recueil parmi les ouvrages qui participent du mouvement dit impressionniste. Je n’y contredis point, si l’on entend parler par analogie. Analogie assez fugitive d’ailleurs, puisque l’impressionnisme ne semble avoir aucun sens précis en dehors de la peinture. Ce mot de miroir en tout état de cause ne doit pas laisser supposer chez moi la volonté d’affirmer une théorie subjectiviste de l’art. »
Voici donc Une barque sur l’océan :
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