Un recueil qui a trente ans 1
Vous avez eu l’occasion de découvrir le poète québécois Robert Mélançon il y a quelque temps, lorsque je vous ai proposé un extrait tiré de l’anthologie intitulée La poésie québécoise. Or, comme j’aime beaucoup ce poète, j’ai eu envie de sortir pour les lectrices du soir un des trois recueils que je possède afin de vous le faire découvrir. C’est donc Peinture aveugle, paru en 1979, que j’ai déposé sur la table. Et c’est la lectrice par Karlis Silins qui a été la première à parcourir le recueil duquel elle a tiré ce poème :
L’amante
Dans le verger qui naissait
Sous les pas, frémissait
À ton approche, s’éclairait
Au jour de ton visage,
Se couvrait de roses
Au bout de tes doigts : tu
Appelais l’alouette et
Les autres voix de l’aube,
Tu déployais l’horizon,
Tu imposais sa fraîcheur
À l’air, le calme à l’étang
Où surgissait, bleu, le matin.