Un premier roman à 88 ans!
Après un récit relatant son expérience dans les usines allemandes au cours de la Seconde guerre mondiale et Gen Paul à Montmartre, où elle parle des quinze années ou elle a côtoyé le peintre montmartrois proche de Louis-Ferdinand Céline, la Bretonne Chantal Le Bobinnec signe, à 88 ans, un premier roman, une autofiction, où se retrouvent une faune littéraire des plus colorées de même que l’attachant Claude Duneton dont l’auteure était proche.
Au départ, on se demande à quoi on a affaire. Un roman? Un récit? Une autobiographie? Puis, on se rend compte, à mesure qu’on avance dans ce drôle de livre, que Chantal Le Bobinnec a décidé de s’amuser un peu en mettant en scène quelques personnages dont elle a grossi les traits, entre autres celui qu’elle appelle « son ami le libraire » ou le « Petit Fol », coureur de jupons et alcoolique, avec qui elle aime discuter même s’ils sont loin d’être toujours d’accord. C’est d’ailleurs lui qui la poussera à écrire son premier livre.
Ce sera aussi l’occasion de faire connaissance avec des éditeurs dont la façon de faire dépasse l’entendement et va au-delà de la caricature. Bien sûr, cela donne un livre léger, pas toujours cohérent, avec de longs glissements des saisons. Mais on ne peut qu’aimer cette vieille dame indigne qu’est la narratrice de Mon ami le libraire. Une narratrice qui doit beaucoup à Chantal le Bobinnec elle-même, sans (peut-être) être calquée sur l’originale, l’autofiction permettant quelques écarts avec la réalité.
Mais le roman lui-même, malgré une langue colorée, des comparaisons qui font sourire et un sens de la démesure, bien que non dénué d’intérêt, demeure peu intéressant malgré de belles images et des réflexions justes sur l’amitié. C’est qu’il manque quelque chose qu’on a du mal à définir, mais dont l’absence prend toute la place. Le réalisme? Peut-être. À moins que ce ne soit cette volonté de faire vrai qui nuise? Peut-être aussi.
Mais bon. Il n’en reste pas moins que Chantal Le Bobinnec signe un premier roman à 88 ans, et qu’il n’est pas mauvais sans être bon. Et qu’on y aimera ce qu’elle dit de Claude Duneton.
Titre pour le Challenge « Le nez dans les livres »
et pour le Défi Premier Roman
Mouais… je reste sceptique, je m’en passerai parfaitement 😉
Comment by Anne — 18 juillet 2013 @ 4:30
Un premier roman à 88 ans?… j’ai le temps alors.
Comment by Pépé de Séville — 19 juillet 2013 @ 6:46
Je ne connaissais pas donc merci pour ton billet !
Comment by George — 25 juillet 2013 @ 10:07