Un peu de poésie créole haïtienne 8
dans l’étang sans ombre
sur une barque légère
comme une feuille d’arbre, chaque soir
je mouille mon sang à l’eau de mer
je ne veux pas voir le soleil
je ne peux pas voir le soleil
ma pensée s’emplit
de mes deuils et de mes folies
ami, ne t’arrête point, passe vite
non, on ne nous écoute point ici
nous sommes de trop
nous ne sommes qu’un rêve
nous n’existons pas
Joubert Satyre
(dans Anthologie de la poésie créole haïtienne de 1986 à nos jours)
*choix de la lectrice de Tandy Miles Riddle