Un lourd silence
Un lourd silence met en scène Vincent, un adolescent lyonnais qui, parce qu’il ne comprend pas le silence qui entoure la vie de son grand-mère, supposément héros de la Résistance, décide de faire enquête à partir des maigres indices qu’il réussit à glaner de peine et de misère auprès des intéressés qui à la vérité ont préféré un silence vague, arguant qu’il leur est trop douloureux de parler de celui qui est mort au nom de la liberté.
C’est ainsi que Vincent fera connaissance avec une vieille Juive qui habitait le quartier où vivaient ses grands-parent lors de la Seconde guerre mondiale et avec laquelle il se liera d’une amitié profonde et indestructible. C’est aussi ainsi qu’il ouvrira le grand cahier où son grand-père notait ses faits et gestes, bien loin de ceux d’un vaillant résistant. Le grand-père se révèle en effet être un collaborateur, au grand désarroi de Vincent à qui on a raconté une histoire cousue de fil blanc qu’il a cru comme croient tous les enfants quand il s’agit de faire des leurs des héros, malgré qu’on ne lui ait jamais fourni de détails autour de cet aïeul qu’il admirait comme quiconque admire ceux qui sont entrés dans la Résistance.
Un lourd silence est un livre sur la vérité comme sur le mensonge qui, bien qu’il porte sur un sujet grave, ne verse jamais dans le drame, ce qu’il aurait été facile de faire. Or, Murielle Szac, en offrant à Vincent un entourage qui lui permettra d’accepter le passé de son grand-père, un passé qui n’est pas le sien, signe là un magnifique roman sur un sujet dont les Français ne sont pas fiers, mais dont nul ne peut ignorer l’existence.