Un dimanche avec Philippe Soupault 5
365 heures
Jours blancs jours de peine
jours de laine moutons
que l’on pousse et que l’on tond
troupeaux de jours sans haleine
Jours longs comme les cheveux
blancs comme la neige et le feu
cendres et fumées et cendres
escalier qu’il faut descendre
Petits vieux en robe de peine
jours creux comme des assiettes vides
quand la faim mord et morfond
vieilles journées et feuilles mortes
La vie passe comme un véhicule
devant les fenêtres fermées
et nous serons bien ridicules
devant nos miroirs brisés
Rions puisque vous demandez
que les jours soient des souvenirs
quand on a perdu la mémoire
et qu’il faut rire et qu’il faut vivre
(Philippe Soupault)
*toile d’Édouard Vuillard