Un dimanche avec Norge 10
Le petit jour poreux
qui efflue,
réhabite
nos vitreuses pensées
On s’entoge encore une fois
du faux habit de soi-même.
On replâtre le masque d’hier
à ce visage trop frileux
de sa nudité.
On reprend sa vie – pliée
sur un fauteuil
au pied du lit –
comme un vêtement qu’on soigne.
On inventorie la risqueuse
monnaie des paroles qu’il faudra dire,
la trouble marchandise des gestes
qu’il faudra faire
Pour demeurer la dupe
de son signalement.
Et chacun trouve naturel
de n’être pas devenu
un autre.
(Norge)
*toile de Ted Ramsay