Travailler pour le diable en personne
Si un jour dans votre vie vous avez cru que votre patron avait des demandes démesurées ou que votre nouvel emploi allait vous bouffer jusqu’à la moelle, vous allez adorer Because she can, le premier roman de Bridie Clark mettant en scène Claire Truman, une jeune femme qui a fait ses classes dans une maison d’édition où employés et auteurs étaient traités avec respect et humainement.
Mais voilà. Il est temps de passer à la vitesse supérieure maintenant que son mentor quitte la boutique et c’est chez Grant Books que Claire va apprendre à « faire » des livres en quatre semaines, travailler jusqu’à trois heures du matin et devenir un squelette, tout en entretenant une relation amoureuse avec l’homme parfait (ça existe dans les livres, mais juste dans les livres, ne l’oubliez pas).
Il faut dire que Claire travaille pour le diable en personne : Vivian Grant. Une cinglée qui ne pense qu’au fric, prête à tout pour qu’on parle d’elle et de ses auteurs, et dont l’entreprise doit avoir le roulement de personnel le plus élevé de tout New York puisque certains ne restent même pas deux jours, renvoyés en moins de deux par la caractérielle patronne.
Forte de son expérience dans plusieurs maisons d’édition, Bridie Clark se serait inspirée de celle-ci pour créer la diabolique Vivian dont certains (qui connaissent le milieu du livre) affirment qu’elle serait à peine une caricature.
Un roman qui roule à un train d’enfer et qu’on dévore à toute vitesse en espérant pour Claire des jours meilleurs. Seule ombre au tableau : une escale parisienne où il est fait mention de ce café où philosophaient Sartre et George Sand qui s’appelle Le Deux Magots. Simone a dû se retourner dans sa tombe.
Le roman existe en français sous le titre Enfer & Best-seller, mais je n’ai aucune idée de la qualité de la traduction.