Sourire à la vie
Curieux que quelque chose qui me semble anodin et que je fais sans y penser, naturellement, puisse me valoir autant de commentaires. Rarement une journée se passe-t-elle sans qu’on me fasse la remarque. Que ce soit Rosie, la réceptionniste, le matin, ou quiconque puis-je croiser dans la journée, voire même quelqu’un qui entre dans mon bureau et qui me voit à la tâche.
Je suis souriante, je n’y puis rien, c’est ainsi. Que peu de gens sourient est plus étonnant. Être en vie, avoir la chance de voir les couleurs de l’automne, n’est-ce pas suffisant pour sourire ?
L’expression sourire à la vie a du vrai dans mon cas. Car si je souris à tous ceux que je croise, voisins, collègues, commerçants, c’est d’abord à moi-même que je souris. Et à cette vie qui ne cesse de m’émerveiller. Parce que je ne recherche pas la perfection, juste des moments qui, lorsque je me les remémore, me donnent ce sourire. Souvenirs d’enfance, voyages, soirées entre amis, tout peut donner à chacun d’entre nous un tel sourire.
Bien sûr, mon lien intime avec le sourire ne date pas d’hier puisque le médecin qui m’a mise au monde a dû me pincer pour que je hurle: je souriais. C’est donc une vieille histoire… Elle ressemble aussi à mon optimisme à toute épreuve. Ce fameux verre d’eau à moité plein. Il sera toujours ainsi pour moi.
Et si je mets du rose là où il y a du gris, comme me l’écrivait récemment Marianne, qu’il en soit ainsi. Je suis trop bien à sourire toute seule pour commencer à me lamenter sur tout ce qui ne va pas. Et de plus, la vie est tellement courte que je ne vais pas commencer à me plaindre. Je suis en vie, je m’émerveille et je souris. Et si dans ma journée, j’ai réussi à faire sourire quelqu’un, c’est une autre journée parfaite.
Et si, de plus, j’ai réussi à vous faire sourire, à vous faire regarder autrement les petits détails du quotidien, me voilà comblée. Et tout aura commencé par un sourire sur les lèvres. C’est si simple, au fond.