Lali

On trouve beaucoup de chiffres dans Sans oublier les enfants du journaliste Éric Conan. Il ne pouvait en être autrement. On ne peut parler de deux camps d’internement sans parler de chiffres. On ne peut raconter le quotidien des camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande entre le 19 juillet et le 16 septembre 1942 sans mentionner des chiffres. Nombre d’internés, de transférés, de déportés, de décès dans ces deux camps comme à Drancy, où transitaient hommes, femmes et enfants. Nombre minime de rescapés revenus d’Auschwitz.

Et chacun de ces chiffres vous fait trembler le cœur. Chacun de ces chiffres vous parle de ces morts inutiles, de ces mères arrachées à leurs enfants, de ces adolescents qui ont péri en espérant tant qu’un jour le camp serait libéré, de ces jeunes enfants, si jeunes, promis à la vie, qui s’en allaient rejoindre leur mère, confiants, et qu’on a gazés.

Chacun de ces chiffres vous bouleverse, car ils ne racontent pas les arrestations par les Allemands mais la collaboration de la police française, du peuple français, lesquels ont contribué consciemment ou par leur silence à tuer des enfants ou à tout le moins à les laisser mourir.

Sans oublier les enfants fait mal. Très mal. Il vaut mieux le savoir avant de le lire.