Quelques vers de Goethe 8
Tout comme celles qui l’ont précédée, la lectrice de Gustave Jacquet est tombée sous le charme du romantisme des vers de Goethe. Et c’est ce poème qu’elle a voulu que je vous transmette :
Besoin d’amour
Qui m’entendra? Hélas, à qui me plaindre?
Qui m’entendrait, eût-il même pitié?
Ma lèvre, hélas, qui a déjà connu,
Qui a déjà donné tant de plaisir,
S’est crevassée; elle est très douloureuse.
Ce qui la fit se fendre, ce n’est pas
Que mon aimée eut trop d’ardeur peut-être
Et doucement me mordit, pour goûter
À son ami, en l’ayant mieux à elle.
Si s’est fendue cette lèvre fragile,
C’est que les vents, par le froid et le gel,
Se font pour moi aigres, cinglants et durs.
Et maintenant le suc des nobles grappes
Uni au suc d’abeilles, près du feu
De mon foyer, doit soulager mon mal.
Qu’en attendrai-je, hélas! si, de son baume,
L’amour n’y vient ajouter une goutte?
Une belle « transmission », merci !
Comment by Chris — 6 février 2010 @ 16:51