Quelques vers de Goethe 6
C’était au tour de la lectrice peinte par Ivan G. Olinsky de se laisser porter par les vers de Goethe. Et c’est ce qu’elle a fait, de longues heures durant. Jusqu’à ce que son choix s’arrête sur ce poème :
À Belinde
Pourquoi m’attires-tu irrésistiblement
Ah! parmi ces lumières?
Simple enfant que je suis, n’étais-je pas heureux
Dans la nuit solitaire?
Secrètement enclos dans ma petite chambre,
Aux rayons de la lune,
J’étais là, tout baigné de ses molles clartés,
Et je m’assoupissais;
Et je rêvais à l’or des heures tout emplies
D’une joie sans mélange,
Et j’avais accueilli déjà ta chère image
Dans le fond de mon cœur.
Est-ce bien moi qu’aux feux des lustres tu retiens
À des tables de jeu?
Que tu places souvent en face de visages
Que je ne peux souffrir?
Le printemps tout en fleurs n’a pas, dans les campagnes,
Plus de charme pour moi;
Ange, là où tu es, sont l’amour, la bonté,
Où tu es , la nature.