Quelques poèmes signés Heinrich Heine 6
Mon doux amour, quand au tombeau,
Au noir tombeau tu descendras,
J’irai m’allonger près de toi
Contre toi me tenir blotti.
Je t’étreindrai avec fureur
Mon pâle et froid amour sans vie!
De joie riant, tremblant, en pleurs,
Puis mon cœur mourra lui aussi.
À minuit, quand les morts se lèvent,
Dansent en essaim vaporeux,
Nous resterons tous deux sous terre,
Moi toujours couché dans tes bras.
Au Jugement les morts se lèvent
Pour l’enfer et le paradis;
Mais rien ne peut nous déranger,
Ainsi l’un à l’autre enlacés.
Heinrich Heine, Livre des chants
*choix de la lectrice de Vered Thalmeier