Quelques poèmes de Verhaeren 3
Je noie en tes deux yeux mon âme tout entière
Et l’élan fou de cette âme éperdue,
Pour que, plongée en leur douceur et leur prière,
Plus claire et mieux trempée, elle me soit rendue.
S’unir pour épurer son être
Comme deux vitraux d’or en une même abside
Croisent leurs feux différemment lucides
Et se pénètrent!
Je suis parfois si lourd, si las,
D’être celui qui ne sait pas
Être parfait, comme il le veut!
Mon cœur se bat contre ses vœux,
Mon cœur dont les plantes mauvaises,
Entre des rocs d’entêtements,
Dressent, sournoisement,
Leurs fleurs d’encre ou de braise;
Mon cœur si faux, si vrai, selon les jours,
Mon cœur contradictoire,
Mon cœur exagéré toujours
De joie immense ou de crainte attentatoire.
Émile Verhaeren, Les heures claires
*choix de la lectrice de Nicolai Fechin
Encore un jour où je lis avec bonheur les mots d’Emile Verhaeren! Merci lali.
Comment by Denise — 15 mars 2011 @ 11:42