Que ça
Trois saisons sur quatre, vous la croisez. Une nouvelle coupe de cheveux, un nouveau manteau, c’est tout ce que vous retenez. Si votre regard se fait un peu insistant. Si ce jour-là vous avez du temps. Elle fait tellement partie du décor avec son livre et son sac à lunch dont elle extrait invariablement un sandwich et un fruit que plus personne ne prête attention à sa présence. Surtout pas vous. Vous qui ne l’avez jamais saluée, alors que vous auriez pu le faire. Vous qui ne l’avez jamais abordée, ne serait-ce que par curiosité pour ces livres qui meublent ses pauses repas jour après jour, depuis des années.
Vous ne savez rien d’elle. Pas même son prénom que quelqu’un aurait pu prononcer en la saluant tout haut. Mais nul ne lui adresse la parole. Comme si chacun de ceux qui mangent au même endroit de temps en temps ou régulièrement s’étaient mis d’accord sur une seule chose : ne pas la déranger.
Et pourtant, elle n’attend que ça. Depuis des années. Que quelqu’un lui adresse la parole ou lui demande le titre de son livre. Que ça.
*sur des toiles de Kathy Weber
Et elle m’a-t-elle vue ?
Joli texte pour deux superbes toiles !
Comment by Lautreje — 13 septembre 2011 @ 13:22
Abordée, je ne sais pas si je l’aurais fait d’emblée, mais un sourire et un bonjour, surtout un bonjour. Et peut-être après, si donc on se retrouve, alors, je te poserai la question : que lis-tu ? puisqu’on se tutoie, ou si ce n’est pas toi, quel est le titre de votre livre. Me conseillez-vous sa lecture ?
Quant à moi, je viens de terminer le livre « Tom petit Tom tout petit homme Tom » de Barbara Constantine. Et depuis, Tom me manque. J’ai aimé sa compagnie. J’entendais même sa voix. Je voyais sa silhouette. Gentille compagnie, toute simple, avec des mots simples, une histoire simplicime. Mais c’est tellement agréable la simplicité, qu’il faut l’accepter « tout simplement » non ? 😉
Comment by LOU — 13 septembre 2011 @ 13:52
Ah! Je viens d’apprendre quelque chose là! J’étais certain que lorsque quelqu’un avait le nez dans un livre cela envoyait le message: « Ne me dérangez pas SVP » comme une espèce de convention sociale. À moins que ce quelqu’un veuille flirter 😉
Comment by Jean Conclus — 13 septembre 2011 @ 14:44