Lali

15 janvier 2006

Quand on collait un timbre au lieu d’appuyer sur SEND

Filed under: États d'âme — Lali @ 14:54

correspondance

Pendant des années, un de mes plus grands plaisirs a été la correspondance.
Et puis, le ryhtme a ralenti, les lettres se sont espacées, certaines personnes n’ont plus répondu.
Mais je conserve de ces années des souvenirs radieux. De l’enveloppe qu’on ouvre jusqu’à la rencontre qui, dans certains cas, a eu lieu. Combien d’émotions partagées au fil des ans ainsi ?

Et cette impression de voyager parce que mes mots partaient par avion vers la France, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, l’Angleterre, la Roumanie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Réunion, l’Écosse, l’Autriche, la Tchécoslovaquie ? Et de continuer à voyager quand je recevais des photos ou des cartes postales et qu’on me racontait avec tant de détails de telle sorte que j’aurais pu y être ?

Je conserve des ces années, de ces heures passées à choisir le papier, la couleur de l’encre, et même les babioles que je pouvais mettre dans l’enveloppe, comme des étiquettes, des correspondances d’autobus ou des entrées de cinéma utilisées, un doux souvenir. J’ignore qui a conservé quoi de cette époque de notre adolescence ou de notre jeune vingtaine.
J’ai bien sûr encore des boîtes remplies de lettres, des photos aussi, tandis que les cartes postales sont bien rangées dans les nombreux classeurs dont ma filleule héritera un jour. Il me faudra bien, un jour ou l’autre, me décider à éliminer une partie de ces lettres qui ne demandent pas, dans la plupart des cas, à être relues.

Le contenu de ces lettres n’est pas le plus important, mais bien le souvenir et l’émotion qui s’en dégagent.
Et aussi tout ce qui est né de ces échanges, ces amitiés concrétisées et entretenues, qui perdurent dans certains cas depuis plus de 25 ans.

Le courrier électronique a quelque peu remplacé la bonne vieille correspondance.
Mais je poste toujours des lettres, même si moins qu’avant. J’aime encore le faire, le plaisir ne s’est pas émoussé pour devenir une corvée. Et quand je le fais, ce n’est plus dans le même but. Non plus pour donner des nouvelles, mais bien pour faire plaisir, laisser quelque chose qui reste et qui m’aura pris plus de temps qu’écrire un courriel.

Cette époque aura été une des plus belles de ma vie, et c’est sans regrets que je le dis.
J’ai eu la chance de la vivre, c’est ça le plus important.

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