Pour l’amour d’un lieu
C’est encore une fois un billet signé Tania — que je vous invite à lire — qui m’a fait découvrir un très beau livre. Un livre empreint de vent, où l’amour se tisse à la mesure des dunes et de l’océan dans ce Cape Cod que je connais bien. Un roman qui se déroule sur un peu plus de trente ans dans ce lieu qui a été très couru du temps des grandes heures du Provincetown Playhouse (dont il n’est pas question, mais dont il faut prendre note afin d’expliquer pourquoi tant d’artistes se sont installés dans ce lopin de terre qui entre dans la mer). Un lieu où le moindre bled regorge de galeries et d’ateliers d’artistes. Ce même Cape Cod où au large baignent les îles de Nantucket et de Martha’s Vineyard, que choisit l’écrivaine Lilian Hellman pour ses derniers jours. Ce même Cape Cod qui fit les beaux jours de la presse dans les années 60 parce que le clan Kennedy avait installé son fief à Hyannis.
Il est en effet impossible de ne pas parler de Cape Cod. Car cet endroit n’est pas qu’une toile de fond. C’est un lieu où on débarque sans savoir à quel point il agira sur soi, un lieu qu’on n’arrive pas à quitter, qu’on finit par avoir dans les veines et auquel on revient toujours. Pour y mourir ou aimer une dernière fois. Tel pourrait être le propos de L’amour des Maytree. Cet amour pour un lieu, pour ces vagues qui s’écrasent devant la porte, pour ces dunes qui n’en finissent pas, pour ces pêcheurs, pour ces hommes et ces femmes qui n’ont jamais pu le quitter, car c’est peut-être là l’amour le plus fort, ce qui unit vraiment les Maytree qui ont été mariés pendant quatorze ans et séparés les vingt années qui ont suivi avant de se retrouver réunis à l’heure d’une vie qui s’achève et qui emportera au large les vers qu’il n’aura pas écrits et les toiles qu’elle aura détruites.
Un très beau roman que propose ici Ann Dillard et que je vous invite à lire, sans hésitation.
C’est un roman qui m’a plu, j’ai aimé atmosphère et personnages mais je reste une inconditionnelle d’annie Dillard essayiste plus que comme romancière
Comment by Dominique — 18 novembre 2010 @ 5:24