Poèmes de sable 8
La lectrice peinte par Judy Kramer a longuement hésité. Il y avait tant de vers qui l’interpellaient. Puis elle s’est enfin décidée et ce sont ceux-ci, tirés des Poèmes de sable de Marcel Dubé, qu’elle a choisis à votre intention :
Tu n’étais qu’un présage
Qui allait se poursuivre
À travers des milliards d’images
Et d’insondables rêves
Et moi rien d’autre qu’un désir
Qu’une page illisible
d’antimémoire
Qu’un enfant nomade
échevelé
qui n’en finissait plus de courir
Et de perpétuer
son rêve
Je ne savais pas ton nom
Car tu n’avais pas encore pleuré
Mais je pressentais un mirage
En forme d’yeux et de mains
Et ton corps avait l’allure
d’une fleur élancée
Et tes jambes fines
d’antilope solitaire
Cherchaient à retourner
Dans la vallée perdue et vide
De mon flanc crevé