Lali

4 janvier 2015

Piqué des vers 15

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

(c) The Bowes Museum; Supplied by The Public Catalogue Foundation

Je ne te connais pas, je viens à toi, je vis,
J’ouvre par mon silence une issue entre nous
Immense parcourue d’un air bleu et glacé
Où va sans espoir mon cœur aveuglé
Captif, heureux, lié, libre comme un oiseau

Matin rempli de gel, de cendre, de silence,
Tu me presses les mains, entoures mon regard
D’un vide radieux que j’écoute, où s’avance
Le pur instant chanteur, l’éclat de voix immenses.
Je ne fais pas le jour à mon image car
Il sera sans visage et je demeurerai
La proie d’un abandon bienheureux et cruel.
Une lueur vivante seule ira parer
Le paysage absent d’un songe peu charnel,
Et pourtant que de sang et de peine mortelle,
Que d’ombre et de douceur dans nos corps où la nuit
Défaille, nous désarme et se livre à l’oubli.

Frédéric Kiesel
(dans Piqué des vers! de Colette Nys-Mazure et Christian Libens)

*choix de la lectrice de Charles Louis Verwee

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire