Noor, la princesse oubliée
Quel formidable roman que La princesse oubliée de Laurent Joffrin! Inspiré par la vie de la princesse Noor Inayat Khan, d’origine indienne, le roman met en scène le combat de celle qui fut connue sous le nom de « Madeleine » (« Aurore » dans le roman) au sein du SOE (Special Operation Executive), réseau créé par Churchill.
Élevée selon les préceptes de l’ordre soufi (fondé par son père), celle qui avait étudié à la Sorbonne et publié des contes pour enfants aurait pu ne jamais se porter volontaire. Mais il aurait fallu pour cela qu’elle et son frère — lequel s’est engagé dans la marine britannique — ne se sentent pas poussés à agir « pour contrer l’agression du tyran ».
Noor se retrouvera donc au cœur de l’action résistante où elle agira à titre de radio de la section F aux côtés de nombreux résistants qui savaient au départ qu’il n’y avait qu’une chance sur deux qu’ils sortent vivants de cette guerre.
Nombre de ceux qui gravitent autour de Noor portent leur nom véritable, ce qui servira les curieux voulant dénouer les fils de la section F qui forma 95 réseaux. Pourtant, rares furent-ils à pouvoir raconter ce pan de l’Histoire tant ils furent nombreux à périr au cours d’une mission ou dans des camps.
Bien que la résistance soit au cœur du roman de Laurent Joffrin, c’est Noor qui en demeure l’héroïne, une héroïne courageuse dans une guerre qui ne s’adressait pourtant pas aux siens directement et dans laquelle elle a péri au nom de la liberté. Une héroïne racontée avec amour par un narrateur fictif qui nous donne à lire une histoire attachante nous en nous donnant envie d’en savoir plus autant sur le personnage (auquel la BBC a consacré un documentaire) que sur les réseaux de résistance.