Ni réssurection, ni Mozart
Il n’est pas ici question de Mozart, ou si peu, car il ne s’agit pas de musique, pas plus qu’il ne s’agit de ressusciter qui que ce soit. Il s’agit d’une image à laquelle on s’accroche le temps d’une conversation pour tuer le temps dans cet été 1940 où la guerre étend ses tentacules au large de Paris et où des exilés russes rêvent à haute voix de ceux qu’ils ressusciteraient volontiers.
Il n’est pas question de Mozart, mais il y a là, au milieu de cette communauté sur lequel le temps s’est quasi figé parce que tous ses membres avaient jusqu’ici refusé de partir, Maria Leonidovna, alter ego de Nina Berberova. Il y a aussi là un homme surgi de nulle part, qu’elle abrite quelques jours dans l’annexe, un homme qui se dit musicien, mais dont ne saura rien, ni la nationalité, ni la situation.
Il s’agit d’un récit de 70 pages environ qui relate quelques jours dans la vie de quelques Russes au large de Paris, alors que les premiers bombardements sur la ville font se jeter sur les routes de France nombre de gens, dont ceux réunis ici.
La résurrection de Mozart est un récit d’atmosphère qui n’a pas la volonté d’être autre chose. Le résultat : quelque chose de bien ficelé qui n’est pas sans rappeler Les estivants de Gorki ou Oncle Vania de Tchekhov pour l’impressionnisme qui se dégage de ces deux œuvres.