Montand en tête
Je me suis levée avec du Montand dans la tête. C’est comme ça. Je ne cherche pas la raison, sinon je risque d’y passer la journée. Il y a sûrement un lien qui mène à un autre et à un autre. Si je voulais, je finirais bien par trouver, mais pas envie de me casser la tête. J’ai Montand en tête et voilà.
Montand et ses pas de danse sur la scène du Théâtre Saint-Denis, le 28 septembre 1982. Montand et Le télégramme, avec la voix de Simone Signoret sur bande. Et La bicyclette, la préférée de Paul, qui la chantonnait à côté de moi. Et Les feuilles mortes et Barbara. Et toutes celles qui rappellent Paris, si présentes dans son répertoire. Et son humour. Et ses clins d’œil.
À l’instar de Patricia Lavila qui chantait Je n’ai jamais vu Jacques Brel chanter, chanson introuvable que je n’ai pas entendue depuis des lunes, je n’ai pas vu Jacques Brel chanter non plus. Mais j’ai vu Montand. Et il a su m’émouvoir et me transporter à un point tel que je suis sortie de ce spectacle dans un état second. Heureusement que le bras de Paul m’a retenue, je traversais la chaussée sans regarder: je n’étais pas là. Mais ailleurs. Dans une chanson ou dans une autre.
Et je chantonne À Paris tout en me préparant à sortir prendre un café.
Il suffit d’une image et d’un souvenir bien précis pour parfois sourire et faire d’une journée ordinaire au préalable une journée éblouissante et heureuse.
Montand va me la faire formidable, je le sens.