Mille fois s’il le faut
Bien sûr que ce qu’elle affirmait il y a deux ans, voir même une un an, n’est plus valable. Bien sûr que ce qu’elle concevait à ce moment-là a pris une autre tangente. Bien sûr.
Si ça n’avait pas été le cas, c’est qu’elle aurait dormi tout ce temps. Si ça avait été autrement, c’est qu’elle n’aurait rien vécu tout ce temps, qu’elle serait restée inatteignable, muette et l’ombre d’elle-même.
Or, bien sûr qu’elle y croyait quand elle disait autrefois qu’elle ne vivrait plus jamais avec quiconque. Bien sûr qu’elle était certaine que personne ne l’aimerait pour elle-même, en bloc, sans choisir ce qui lui plaisait chez elle et en mettant de côté le reste qu’elle finirait par taire. Bien sûr que tout cela était concret dans sa tête, que ça ne faisait aucun doute. À ce moment-là. Parce que la vie avait fait en sorte qu’elle en soit là et pas autre part dans ses convictions. Là et pas ailleurs.
Bien sûr que tout s’est bousculé depuis. Parce que l’imprévisible et l’inattendu sont entrés dans sa vie, balançant dans la corbeille une partie de ses convictions. Bien sûr que l’inespéré a un prénom et un visage. Bien sûr qu’il existait, qu’il existe. Bien sûr que sa vie d’avant, dont elle se contentait en tentant de se convaincre qu’elle était merveilleuse telle quelle, ne peut plus être celle-là.
Bien sûr que la lectrice de Frantisek Dvorak Brunner n’est plus tout à fait la même, mais pas non plus une autre. Elle a juste ouvert son cœur à celui qui a ouvert le sien. En restant elle-même. Bien sûr qu’elle ne s’y attendait pas. Bien sûr que jamais, au grand jamais, elle voudrait retourner à sa vie d’avant, celle où son cœur ne battait qu’à moitié, où les roses étaient belles, sans être splendides, où tout avait un goût, mais pas ce goût, où même la plus éclatante des lumières n’avait pas cet éclat.
Et pourtant, il reste toujours un doute en lui. Parce qu’il l’a connue quand elle avait des idées bien arrêtées sur l’amour qui ne serait jamais pour elle. Parce qu’il l’a vue s’éparpiller dans une vie qui ne ressemble pas du tout à celle qu’elle a maintenant et dont il imagine la priver, alors que c’est maintenant qu’elle est heureuse.
Et pourtant, oui, il reste dubitatif lui qui est à l’origine de la métamorphose. De la transformation de la chenille en papillon.
Et pourtant, oui, il voudrait croire qu’il y est pour quelque chose. Elle qui était tellement libre, qui semblait tellement chérir sa liberté, la plaçant même au-dessus de tout. Elle serait vraiment plus heureuse maintenant?
S’il pouvait juste comprendre qu’elle est toujours aussi libre. Parce que pour elle, être libre c’est pouvoir choisir. Que rien ne lui soit imposé. Et qu’elle a choisi. Elle a choisi de l’aimer et de se laisser aimer. Tout simplement.
Bien sûr qu’elle devra le lui dire cent fois. Qu’elle le lui dira même mille fois s’il le faut.
J’espère comprendre qu’ELLE est si heureuse et comblée qu’ELLE a envie de le LUI dire mais aussi de le faire partager à ses amis, fussent-ils virtuels.
Bises, Lali.
Tous mes voeux pour ELLE et LUI
Comment by lakevio — 13 juin 2008 @ 17:13
« Pouvoir encore regarder
Pouvoir encore écouter
Et surtout pouvoir chanter
Que c’est beau, c’est beau la vie. »
[Jean Ferrat]
Comment by Denise — 14 juin 2008 @ 8:43