Miaou 13
Elle s’était éveillée avant lui. Elle l’avait regardé puis elle avait refermé les yeux pour mieux sentir son ventre chaud contre le sien. Elle avait respiré son odeur, juste au-dessous du cou, et s’était répété, comme tous les matins depuis leur rencontre, que ces moments de sérénité s’accordaient avec l’espoir et la naïveté de l’aube.
Delphine restait allongée sans bouger, refusant de tirer Edward de son sommeil, profitant de son inconscience pour l’observer, pour se repaître de sa beauté, s’en délecter. Comme elle aimait l’interminable ligne qui fermait ses yeux, brodée de cils blonds aussi fins que les akènes des pissenlits fanés quand ils s’envolent dans les champs, comme elle aimait cette ligne qui cachait l’insondable mystère des grands yeux céladon; elle la reposait de la douce exaspération que cette énigme, précisément, entretenait chez elle. Quand Edward plongeait son regard dans le sien, Delphine y voyait des sphinx souriants, désireux, et certains même pressés de lui poser leur question.
(Chrystine Brouillet, Les neufs vies d’Edward)
*illustration d’Oliv Sullivan
Le texte est ravissant tout comme la toile! Vraiment, cette toile me plaît.
Comment by Denise — 30 août 2009 @ 14:34
Un texte et une illustration tendre et plein de poésie!
Comment by Chantal — 31 août 2009 @ 16:22
Un texte et une illustration tendre et pleins de poésie! Le texte est ravissant tout comme la toile! Vraiment, cette toile me plaît.
[Woau… j’en suis à être capable de faire du Chantal D.; et sans erreurs…]
Comment by Zin Zin — 31 août 2009 @ 23:03