Lumière artésienne 1
Elle a longuement examiné plusieurs recueils, a lu des quatrièmes de couverture, a parcouru quelques lignes. Puis, quand la lectrice peinte par un artiste inconnu a commencé à lire Lumière artésienne de Daniel Dargis, elle n’a plus touché aucun autre livre. C’est donc ce titre que parcourront les lectrices du soir pendant quelques jours. Un recueil publié en 1993, dont elle a tiré ces vers :
les mots immergent ces feuilles voleuses comme un miroir
comment se nomme la voix liquide
dans laquelle je m’enfonce
comment s’articule le poème en charpie sur le plancher
la clameur disloque
et carbonise les parfums
sous la chair
sur mes cuisses
mes bras
ma bouche
au milieu de la nuit ce naufrage indéfinissable
barricade les fenêtres
est-ce la mort qui m’apprivoise