Liège, deux histoires
Un siècle tout juste après l’exposition universelle, je débarquais à Liège. Quelque vingt-quatre ans après le premier arrêt dans cette ville, en compagnie de Liliane, ma correspondante de Maastricht et de nos sœurs, toutes les deux prénommées Monique.
J’avais conservé en moi l’image d’une ville grise et curieusement, cette image persiste.
En 1981, opération shopping, alors que je rêvais de voir autre chose. Je suivais, dans ma bulle, bien davantage préoccupée par l’architecture que par les soldes. Encore aujourd’hui, faire les magasins est pour moi un supplice. Mais je me suis pliée au nom de l’amitié. Et le referais. Pour les sourire des trois folles du shopping avec moi.
Pour aussi cette rencontre dans le train au retour. Entre Liège et Louvain. Un Belge qui avait étudié un an à Montréal. Banal, direz-nous, mais attendez. Dans la même université. Mais encore ? Dans la même faculté, dans le même département, c’est beaucoup moins commun !
Et entre lui et moi une discussion à bâtons rompus. Tel cours, tel prof, l’association étudiante. Le temps d’un cours parcours, le voilà au milieu de souvenirs heureux. Je souris quand j’y pense. Dommage de ne pas avoir échangé nos coordonnées, probablement par timidité.
29 juin 2005. Le Thalys m’a emmenée de Paris à Liège où Jacques, le point de départ de mes histoires belges, m’attendait. Bien entendu, sous une pluie battante.
Si Jacques ne m’avait pas fait découvrir sa verte Wallonie, les sculptures de Comblain-au-Pont, s’il ne m’avait pas donné quelques rudiments de la langue wallonne, s’il ne m’avait pas fait découvrir les Gauf’ au Suc, aurais-je voulu en savoir plus sur ce petit pays qui est devenu si important à mes yeux ?
Jacques est la clé de départ. Le fil qui mène à Chantal, à Nathalie, à Jocelyne, à Sylvia, à Jean-Claude, à Gina, à Alain, à Annick, à Richard, à Thierry. Les autres sont arrivés autrement. Mais chacun d’entre eux, rencontrés en vrai ou encore virtuels, a une place privilégiée dans ma vie.
Liège a été le départ d’une grande aventure qui ne fait que commencer.
Et elle aura toujours le goût du péket, goûté dès mon arrivée, dans un resto tenu par quelqu’un qui avait vu Montréal. Toute petite, la planète.