Libraire à mes heures
Il s’est vraiment passé quelque chose aujourd’hui. Une chose à laquelle je ne m’attendais vraiment pas.
Je suis allée chercher un livre que j’avais commandé à la librairie que j’ai choisie, non pas une librairie faisant partie d’une de ces méga chaînes impersonnelles, mais une librairie où il fait bon. Et c’est là que c’est arrivé. Je ne suis plus libraire de fait, mais libraire dans l’âme. Je ne rangerai plus de livres sur les rayons, je ne fairai plus d’inventaire de sections, je ne préparerai plus de commandes. Tout ça est bien fini. Je ne conserverai de ce qui a été ma vie pendant plus de 20 ans que ma passion à parler des livres, que ce goût de partager mes lectures et de faire connaître des auteurs.
Et je n’ai ressenti aucun manque, aucune nostalgie quand j’ai réalisé ça tout à l’heure. Ça n’a été qu’un constat. Je suis redevenue une lectrice, non plus une libraire. Une lectrice comme celle de la toile de Chen Bolan, qui lit dans sa baignoire, et ailleurs. Il est bien que « lalibraire » soit devenue Lali. Car il y aura toujours une libraire en moi, mais plus une libraire pratiquante, alors plus besoin de nom au long.
Pas de choc, pas de tristesse. La roue tourne, ma vie est ailleurs.
Dans ma baignoire, sur un banc de parc, dans le métro, à lire. Et ici et auprès de ceux qui me demandent encore conseil. Profession réviseure/traductrice, libraire à mes heures.
Tiens, je souris.