Lali

18 septembre 2013

L’histoire d’Amazone Steinway

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:55

« Je viens des regrets, je vais vers le rêve et je suis là par hasard », affirme sans hésitation Amazone Steinway pour expliquer comment il s’est retrouvé là, au cœur de l’Amazonie, tout seul, à la dérive sur les restes d’un bateau qui a coulé, à jouer du jazz sur un piano blanc. Ce qui soulèvera bien des questions auxquelles il répondra souvent par des phrases énigmatiques.

Amazone Steinway, ni Novocento, ni Fitzcarraldo, a pourtant quelque chose de ces deux personnages. Comme si l’errance de l’un avait croisé la démesure de l’autre pour faire de lui ce sage un peu triste à la poursuite d’un rêve plus grand que nature. Mais ce sont souvent les rêves les plus démesurés et qui nous semblent le moins réalisables qui suscitent le plus d’intérêt et d’engouement, comme le constatera Amazone qui doit faire transporter son piano dans la brousse et dans les hauteurs pour que l’âme de sa femme décédée trouve enfin la paix.

Mais avant d’en arriver là, il devra d’abord convaincre les habitants d’un village et celui qui, en quelque sorte, le dirige après plusieurs tentatives de devenir riche qui se sont toutes soldées par un échec. Mais avant d’en arriver là, il faudra qu’il se raconte. Un peu. Que quelques autres se racontent aussi. Qu’un certain lien s’établisse ente eux malgré les zones d’ombre entourant les uns et les autres.

Ce sont ces personnages hors de l’ordinaire que Maxence Fermine nous raconte sans dévoiler tout d’eux, comme si on les lui avait racontés et qu’il avait choisi de révéler uniquement cette part d’eux qui lui semble essentielle à l’histoire. C’est un Brésil profond, loin de tout, hors des sentiers battus, là où la vie semble s’être arrêtée que nous décrit l’auteur. C’est un rêve fou, une aventure périlleuse, loin du réel qui nous sont proposés ici. Un voyage auquel le lecteur peut prendre part ou refuser, selon sa propension à outrepasser les limites rigides du vraisemblable ou l’absence de celle-ci.

Je me suis, pour ma part, laissée emporter par ce roman aux allures de conte qui vous donne envie de croire au merveilleux et d’écouter du jazz. Et j’ai passé un excellent moment.

Titre pour le Challenge Des notes et des mots

Un commentaire »

  1. Je n’ai encore jamais lu Maxence Fermine, c’est une grande lacune, à lire tous les billets enthousiastes sur lui !

    Comment by Anne — 19 septembre 2013 @ 12:11

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